Edito mars 2010
POLITIQUE ?
49,5 % d’abstention au dernier scrutin régional !!!
Un électeur sur deux n’a pas jugé utile de se mobiliser pour cette manifestation basique de la démocratie qu’est le suffrage universel !!!
La Ligue de l'enseignement souligne la gravité de cette situation. "Certes, la citoyenneté ne se limite pas strictement au vote et la France est riche d'initiatives collectives, certes une part de l'abstention doit être entendue comme une forme d'expression politique, mais nous ne devrions pas nous habituer à l'idée qu'une part non négligeable de nos concitoyens ne jugent plus utile d'aller voter".
Jean Macé fondateur de la Ligue de l’Enseignement, annonçait en 1868 : « Oui, la Ligue de l’Enseignement poursuit un but politique ! Elle s’occupe d’éducation, elle éduque au suffrage universel ! Non pour faire des élections mais des électeurs ; non pour faire des candidats mais des citoyens. »
Belle formule que nous revendiquons encore aujourd’hui, et qui est la marque de notre « neutralité politicienne » autant que notre engagement fort au cœur de la cité , qui est aussi la garantie de notre liberté de pensée, de parole et d’action.
Mais il faut donc en convenir : indépendamment de notre action militante, « sur le terrain éducatif », il reste beaucoup d’efforts à fournir, pour contrebalancer, par exemple, le travail de sape de ceux dont la mission est de « vendre à Coca Cola du temps de cerveau humain disponible» comme le disait le Directeur de TF1 en 2004.
Et ce serait semble-t-il « bien pire » sans les associations, puisqu’un sondage Sofres/Sénat de novembre 2009 indiquait que les français situent les associations en tête des acteurs « contribuant à l’amélioration du pacte social français » et qu’ils sont près de 70 % à leur faire « confiance pour faire face aux difficultés liées à la crise, loin devant les pouvoirs publics et les entreprises ». Faut-il être rassurés …ou inquiets ?
Dans le cadre de la politique de la Ville qui concentre nombre de problématiques fortes de notre époque, le Contrat Urbain de Cohésion sociale contractualise, depuis de nombreuses années, autour d’actions dans les quartiers prioritaires, un partenariat actif entre le monde associatif départemental et les institutions au premier rang duquel l’état.
L’instance de mise en œuvre du dispositif dans les Pyrénées Orientales a réuni le 22 Février dernier les représentants des associations pour leur annoncer la décision prise par le Préfet concernant l’enveloppe de financement 2010 de l’Etat, (800 000 € ) réduite de moitié pour affecter 400 000 € au Contrat Local de Sécurité.
Des caméras de surveillance à la place des actions éducatives en quelque sorte !
Les associations concernées, parce qu’elles oeuvrent sur les territoires, ont réagi en constituant un collectif de « résistance » à ces mesures.
Un acte politique, un vrai, sans aucun doute !
Joël ROITG
Secrétaire Général de la FOL 66,
mars 2010