" Et puisque, Mesdames et Messieurs, l'honneur aujourd'hui se mesure aux services que l'on rend à la renaissance de la Patrie et au règne de la liberté et de la justice, au nom du gouvernement de la République, je dis: Honneur à la Ligue de l'enseignement. 1"
La seconde guerre mondiale a été nous le savons tous, un véritable fléau sur le plan humain, avec des millions de victimes, des centaines de villes ravagées, ... mais elle a aussi été un moment difficile pour les mouvements associatifs et d'éducation populaire laïque comme la Ligue de l'enseignement, qui a été purement interdite et dissoute sous le gouvernement de Vichy. A la sortie de la guerre en 1945-1946, dans un climat de reconstruction, la France aspire à des Jours heureux, définis dans le programme du Conseil National de la Résistance. dès lors, de nombreux mouvements associatifs se reconstitueront ou se constitueront. C'est le cas de la Ligue de l'enseignement dès 1945, accompagnée par la création de nombreuses fédérations d’œuvres laïques dans tous les départements qui constituent son réseau. Les hommes et les femmes, militants de la Laïcité et pour une République sociale, se réunissent afin de lutter pour l'idéal laïque et l'éducation pour tous.
A Perpignan, six lieux, quatre périodes, nous racontent l'histoire de la Ligue de l'enseignement depuis 1946, date de la reconstitution de la Ligue de l'enseignement dans les Pyrénées Orientales, après sa dissolution en 1942 sous le gouvernement de Vichy.
Né le 23 juin 1876 à Corneilla-de-Conflent, il meurt le 29 avril 1954 aux Pavillons-sous-bois (Seine). immergé dans la politique depuis sa naissance, son père étant maire de Corneilla-de-Conflent, il fait ses études à Perpignan, puis entre dans l'administration des contributions indirectes. Attiré par la vie politique, il rédige des articles pour le journal régional Le Petit Catalan et devient par la suite directeur de La Montagne. C'est à cette époque qu'il débute réellement sa carrière politique puisqu'il s'inscrit au parti républicain-radical et radical-socialiste. Élu conseiller général du canton Est de Perpignan le 12 septembre 1909, il est également élu député de la deuxième circonscription de Perpignan le 17 octobre de la même année, suite au décès de précédent député, M. Bourrat. Son affiliation au parti radical-socialiste fait de lui un fervent défenseur des idées sociales et il défend largement les Ministères de gauche.
Durant sa onzième législature, il va développer une action politique très forte et montrer un patriotisme intransigeant: " il se prononçait pour l'impôt personnel sur le revenu et sur le capital, pour le système de la nation armée et le retour à la loi de deux ans, pour l'amélioration du sort des travailleurs et s'affirmait fervent défenseur de la laïcité intégrale. 2" On voit alors bien l'intérêt qu'il porte à la laïcité, et c'est cet intérêt qui le poussera certainement à participer à la création de la Fédération des Œuvres Laïques des Pyrénées Orientales, le 30 septembre 1946.
En 1924, il est nommé Ministre des Régions Libérées par le Président du Conseil, Edouard Herriot. Il gardera ce poste jusqu'à la chute du cabinet le 17 avril 1925, puis retrouvera son poste de député. Maire de Perpignan de 1929 à 1935 et président du Conseil Général, il est élu Sénateur des Pyrénées Orientales en 1927 et quitte son siège de député. Il s'inscrit alors au groupe de la gauche démocratique de la Haute Assemblée. C'est lui qui autorise la destruction de l'Hôpital Militaire de Perpignan, le 2 juin 1931.
Par son attachement aux questions de la laïcité, de l'éducation, de l'entraide entre citoyens, Victor Dalbiez, en acceptant la Présidence de la FOL 66, participera à la reconstitution de la Ligue Française de l'enseignement, après sa dissolution en avril 1942, sous le gouvernement de Vichy.
1 Discours du Général de Gaulle au Congrès de reconstitution de la Ligue de l'enseignement, 1945.
2 Jean JOLY, Dictionnaire des Parlementaires français, 1960-1977.